Mikis Théodorakis pour l'éternité

Mikis Theodorakis - musicien et antifasciste est décédé à l'âge de 96 ans

Il y a un an, la FIR (fédération Internationale de la Résistance) a félicité le légendaire compositeur grec et antifasciste Mikis Theodorakis par une "newsletter" à l'occasion de son 95e anniversaire. Aujourd'hui, nous devons annoncer avec regret qu'il est décédé.
Nous nous souvenons de ses fantastiques contributions musicales, de ses diverses compositions, de ses chansons folkloriques ainsi que de la grande mise en scène du "Canto General" basée sur des vers de Pablo Neruda.
En même temps, nous nous souvenons de lui comme d'un combattant antifasciste, qui a lutté contre l'occupation allemande de la Grèce dans les rangs de l'Armée de libération du peuple grec ELAS alors qu'il était adolescent. À l'âge de 18 ans, il a été emprisonné et torturé pour la première fois.
combattant communiste, Theodorakis est à nouveau arrêté en juillet 1947 pendant la guerre civile et déporté à plusieurs reprises, en décembre 1948 sur l'île-camp de Makronisos.
Après sa libération, il se rend à Paris, où il étudie la musique. Dès 1957, il reçoit ses premiers prix pour ses compositions. En 1960, il retourne à Athènes, où il travaille comme compositeur et homme politique, notamment en tant que fondateur de la Jeunesse Lambrakis. En 1964, avec la chanteuse Maria Farantouri, il publie le Cycle de chansons de Mauthausen, un hommage aux anciens détenus des camps de concentration.
Avec le coup d'État des fascistes d'Obrist en 1967, Theodorakis doit à nouveau entrer dans la clandestinité. Les Obrist's interdisent sa musique, même le fait de chanter et d'écouter ses chansons est passible d'emprisonnement. Il a été arrêté, torturé et - malgré une grave maladie - déporté au camp de concentration d'Oropos. Seul un mouvement de solidarité internationale réussit à le faire libérer en 1970. Theodorakis s'exile à nouveau en France. Sur le plan international, il devient un symbole de la résistance ininterrompue à la dictature grecque.
En 1972, il rencontre Pablo Neruda et Salvador Allende. La mise en musique par Theodorakis du "Canto General" devient un hymne de la résistance chilienne après le coup d'État contre Allende en septembre 1973.

En tant que gauchiste sans parti, il a été élu à plusieurs reprises au parlement grec après la fin du règne d'Obrist, et a même été nommé ministre sans portefeuille en 1990. Même à un âge avancé, Mikis Theodorakis s'est exprimé clairement sur les questions d'actualité, notamment contre la falsification de l'histoire et contre le mouvement néo-fasciste "Aube dorée".
Mikis Theodorakis reste inoubliable en tant que musicien et anti-fasciste au sein de la FIR et de ses associations membres.

Ulrich Schneider