Ukraine-Palestine, même combat contre le bloc impérialiste US-OTAN

  • Yvan Lavallée
GuerreS
Plusieurs remarques :
1) sur les causes de la montée des tensions : plus le temps passe, plus il devient clair que la conflictualité, l'aggravation des tensions et SURTOUT le blocage de toute solution pacifique provient de la stratégie américaine de pourrissement et du raidissement du bloc impérialiste occidental (dont les fissures deviennent de plus en plus apparentes néanmoins) qui refuse d'admettre qu'il ne peut plus dicter l'agenda mondial.
En Ukraine, il y a eu clairement refus de négocier un accord de sécurité (aucune contre proposition sérieuse n'a seulement été rédigée ou annoncée) et même blocage des négociations de paix pourtant bien engagées dans le premier mois de guerre entre l'Ukraine et la Russie. Pourtant, tout indique que le gouvernement ukrainien était prêt à signer. Boris Johnson alors 1er ministre anglais s'est déplacé en personne à Kiev pour bloquer cet accord. On ne sait pas ce qui a été promis à Zelenski (ou quelles ont été les menaces) , mais il est de plus en plus clair que l'Ukraine paye très très cher, avec une jeunesse sacrifiée, des centaines de milliers de morts ou infirmes et un pays qui risque simplement de ne plus exister en tant que pays.
Qu'on pense simplement dans ces conditions à la situation qui prévaudrait si la Russie avait laissé entrer l'Ukraine dans l'OTAN; Une bonne petite provocation comme les USA savent en mitonner et ce serait tout l'OTAN qui serait en guerre contre la Russie, (avec armes nucléaires à la clé) avec Moscou à 3 minutes d'une frappe nucléaire. Les USA ont bien failli déclencher l'apocalypse lorsque l'URSS avait placé des missiles à Cuba...
En Palestine, il est clair également que le veto états-unien bloque tout (et les USA sont très isolées dans ce cas, même vis à vis de leurs alliés).
Dans d'autres régions du monde (Moyen Orient, Vénézuela, Taïwan), on observe le même comportement boute-feu des USA et de leurs vassaux.
Partout dans le monde où il y a un foyer de tensions ou de guerre, il y a les USA pas loin (entre l’Inde -où deux régions, chacune de la taille de la France sont dirigées par des communistes- et la Chine, les USA sont entrain de « monter » qqchose!)
 
2) les possibilités et les conditions de négociations en Ukraine :
Il y a une large majorité de pays qui considèrent que la négociation peut aboutir. Dans le "Sud global", c'est très clair. En Europe, il faut noter que c'est aussi la position de plusieurs gouvernements : la Hongrie (mais ça ne compte pas trop car Orban est soupçonné d'être un allié de Poutine), plus intéressant : c'est aussi la position du nouveau gouvernement slovaque et (on en parle peu, c'est dommage) c'est aussi l'avis du gouvernement (de droite) autrichien.
Qu'adviendrait-il en cas de négociation ?
D'abord, il faut éviter tout préalable, savoir qu’on ne négocie pas avec des amis mais des ennemis, c’est le principe de base de TOUTE négociation : Pas plus en Ukraine qu'en Palestine. On ne peut pas demander à la Russie de ramener ses troupes aux frontières de 2022 avant de négocier, pas plus qu'on ne peut obtenir d'Israël de revenir aux frontières de 67 ou même de 2023 avant de négocier. Les reculs se feront en fonction des résultats des négociations, non a priori.
Rappelons nous aussi la nature du gouvernement ukrainien ( l’assassinat par le feu d’une quarantaine de dirigeants communistes et syndicalistes, brûlés vifs dans la maison des syndicats !).Il est évident par ailleurs que les russes ne vont pas se retirer du Donbass (et encore moins de Crimée) sans de fortes garanties, en particulier sur la protection des populations qui ont choisi de quitter l'Ukraine et d'adhérer à la Russie. Et quoi qu'on pense des conditions dans lesquelles les votes ont eu lieu, on ne peut pas sérieusement demander que ces populations soient livrées aux brigades et bataillons néo-nazis de Kiev, comme la 3ème brigade d'assaut de l'Armée Ukrainienne, ex bataillon Azov, qui ont à leur compte de nombreuses exactions depuis 2014 (voir la page wikipedia de cette brigade : https://fr.wikipedia.org/wiki/3e_brigade_d%27assaut et site officiel de cette brigade : https://ab3.army/en/). C'est précisément cette brigade qui a été chargée de la dernière bataille de défense d'Advidka.
Une négociation de paix doit se dérouler en partant de la réalité matérielle sur le terrain aussi, à partir d'un cessez le feu (mais la négociation peut même démarrer avant). Il est clair que l'échec de la "contreoffensive" de Kiev a rendu ces conditions plutôt favorables à la Russie, alors que l'objectif occidental était inverse. Les Ukrainiens pro-kiev peuvent remercier leur gouvernement et leurs alliés US-OTANiens qui les ont engagé avec beaucoup de légèreté dans cette opération suicidaire (l’habitude US consiste à faire la guerre avec le sang des autres !). Mais, sauf nouvelle escalade qui nous conduirait directement à la guerre nucléaire (voir dans ce contexte la disparition de la Nation Française en tant que telle avec la mise à disposition de la force atomique française entre les mains de Van der Leyen largement suspectée d’accointances nazies (?!). L'évolution récente fait que plus le temps passe, et plus les conditions deviennent favorables à la Russie : à la suite de la victoire d'Advidka, l'armée russe avance dans la campagne et pour l'instant, l'armée ukrainienne recule sans réussir à établir une nouvelle ligne de défense.
 
Si cette avancée continue et prend de l'ampleur, le front ukrainien va s'écrouler.
 
Une fois que les négociations sont engagées, chaque partie est à même d'identifier ce qu'elle peut accepter.
Il est clair que le thème majeur en sera la neutralité de l'Ukraine et la non-adhésion à l’OTAN,(je crois devoir rappeler ici que depuis le début de ce conflit et les déclarations de Lavrov, avant l’intervention Russe, dans lesquelles il mettait en garde et proposait de négocier, j’ai attiré l’attention avec l’analogie de la situation avec celle qui prévalait dans l’isthme de Carlie en 1939 et qui a conduit à la guerre Finlande qui s’est terminée par la neutralisation de la Finlande qui a évité entre autres des bombardements sur Leningrad ) ainsi que les garanties qui vont avec, et après le rôle dévolu par Merkel et Hollande aux accords de Minsk (gagner du temps pour armer l’Ukraine…), ces garanties devront être fortes :
1. C'est l'intérêt de l'Ukraine d'être neutre, l'histoire des 10 dernières années le confirme, sinon, elle ne peut que servir de pion dans des conflits qui la dépassent. Il n'y a jamais eu de référendum auprès du peuple ukrainien sur cette question, mais il faut se rappeler que Zelensky a été élu sur une promesse de résoudre pacifiquement le conflit, avant de tourner casaque après l'élection.
2. L'adhésion à l'OTAN n'est pas une décision seule du pays qui adhère, c'est une décision collective de l'ensemble des pays déjà adhérent, qui doit être prise à l'unanimité. Donc le problème n'est pas (et n'a jamais été) que l'Ukraine soit candidate. Le problème est venu du fait que l'OTAN a sollicité et favorisé cette demande de la part de l'Ukraine. Il suffirait (comme on l'a vu pour la Suède et la Finlande) en fait qu'un seul pays, par exemple la France, s'engage formellement à refuser par principe toute nouvelle extension de l'OTAN pour régler la question et la France (et n'importe quel autre pays adhérent) a souverainement le droit de prendre une telle décision. En fait, nous aurions dû nous opposer en tant que parti à l'adhésion de la Suède et de la Finlande qui sont évidemment un danger d'extension de la guerre.
Dernier point : la sécurité européenne, l'avenir de l'OTAN et sa disparition (dissolution ?)
Demander la dissolution de l’OTAN est inaccessible en l’état actuel des choses. Pour qu’il y ait dissolution, il faut l’unanimité des membres, ce qui est quasi impossible à court et moyen terme. Par contre il suffit d’une heure pour décider et proclamer la sortie UNILATÉRALE de la France de l’OTAN, ce qui vide l’OTAN d’une partie importante de sa substance et peut conduire à sa dissolution.
 
Je pense qu'il faut mettre en avant l'autonomie et la souveraineté de la France dans sa défense. On ne va pas quitter l'hégémonie US pour se placer sous l'hégémonie de la RFA !
 
Une architecture de sécurité collective (Poutine en a fait à nouveau la proposition dans son discours du 29/02, mais cela a été peu relayé par les médias français, qui ont préféré parler des armes nucléaires) doit évidemment être recherchée, elle permettrait de retrouver une logique de désarmement à laquelle tout le monde (sauf les marchands d'armes) a intérêt (rappelons au passage que c’est l’URSS qui avait été à l’initiative sur les négociations ayant abouties aux accords SALT !). Une telle architecture de sécurité n'est pas compatible avec le maintien de l'OTAN, je ne vois pas comment elle pourrait l'être, ni à quoi pourrait bien servir une alliance militaire (dont le principe même est contradictoire avec la charte de l'ONU) dans un tel cadre. On voit bien d'ailleurs que l'OTAN fait tout pour empêcher des négociations générales de sécurité et de paix afin de justifier sa propre existence en tant que bras armé de l’impérialisme sous tutelle US. Les tentatives d’extension de l’OTAN en indo-pacifique (ss-marins nucléaires d’attaque US vendus à l’Australie !) confirment ce caractère de l’OTAN.

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