Canevas de discussion possible pour un congrès communiste
-
J'ai essayé ici de pointer les thèmes qui me semblent déterminants à discuter et élaborer en vue du congrès communiste de 2018, le congrès de 2018 n'ayant plus d'extraordinaire que le fait qu'il ne "tombe" pas dans le calendrier prévu initialement. Ce schéma est encore appelé à évoluer, en particulier il y faut ajouter un § sur l'organisation (statuts) du Parti Communiste lui-même, problème qui n'est pas à l'ordre du jour de 2018, mais auquel il nous faut réfléchir, la situation actuelle étant délétère. J'attends vos commentaires et suggestions éventuels, l'idée étant qu'il ne s'agit pas ici de traiter effectivement tous les points soulevés, mais de bien identifier ce qu'il faut traiter.
Réfléchir – Unir – Agir
Prolégomènes
Le but du combat communiste c’est la libération de l’humanité de toutes les aliénations auxquelles elle est confrontées, ce qu’on nomme ici progrès et plus particulièrement en cette phase de l’histoire, de l’aliénation de classe due au mode de production capitaliste qui extorque et accumule la valeur sous forme de capital, du travail humain, cette société est basée sur l’exploitation de la force de travail des prolétaires. Là se situe l’aliénation principale et l’élimination de cette aliénation est fondamentalement l’objectif immédiat du mouvement communiste.
Ce faisant, il est vain d’avancer des arguments moraux ou émotionnels, c'était là le discours proudhonien qui semble retrouver de la vigueur y compris dans les rangs du Parti et au sein même des instances dirigeantes. C’est à partir de l’analyse du mode de production, tension entre travail abstrait et travail concret que peut se structurer une analyse communiste. C'est l'orientation que devrait avoir selon moi un programme communiste.
Le projet communiste moderne a été explicité par Le manifeste du Parti Communiste rédigé par Karl marx et Friedrich Engels et publié en 1848. C'est au moment où ce qu'on a appelé la révolution industrielle prend son essor, que les sciences, techniques et technologie laissent entrevoir des possibilités complètement nouvelles de progrès social, dans la filiation des Lumières, que le Manifeste tente de donner un but -le Communisme- au progrès scientifique et technique qui soit un but de libération humaine, un progrès social, seule une société sans classe basée sur l'exploitation de la force de travail humain étant susceptible de permettre la réalisation de ce rpogrès.
Les richesses sont obtenues à partir de :
- la nature ;
La compréhension des phénomènes naturels, climatiques, écologiques, le fonctionnement de la planète Terre, son éco-système sont au centre de nos préoccupations. Il nous faut par conséquent donner une place prépondérante dans l’analyse à l’activité scientifique sous toutes ses formes. La société humaine ressortit bien évidemment aussi à cette analyse scientifique.
- l’activité humaine, le travail ;
L’histoire de l’humanité c’est l’histoire de ses forces productives, il convient alors d’en apprécier la dynamique et le devenir, en dégager les lois, en faire la prospective.
Analyse des façons de produire, des classes, du développement inégal .
Une société nouvelle frappe à la porte, les temps changent
- La crise économique capitaliste mondiale, conjoncturelle ou structurelle, l’articulation, ses dimensions, comment se modifient les rapports de production dans la Cyber Révolution, comment ça se décline au plan mondial, européen et au plan national ?
- La lutte pour la paix et la sortie unilatérale de l’OTAN
En effet, demander l’auto- dissolution de l’OTAN est un leurre, la sortie unilatérale de la France de l’OTAN c’est sa disparition ipso-facto ;
- Les intérêts des prolétaires français et européens sont étroitement liés, la solidarité est nécessaire à ce niveau, il faut nous organiser à ce niveau aussi sans renoncer bien sûr au niveau national,
- Démocratie ! Il convient d’être capables de préciser ce qu’on entend par démocratie en fonction du contexte culturel et historique, du rapport des forces mondial et local;
- L’écologie est incompatible avec le capitalisme.
Ambitions
- La stratégie du changement ,
Le rassemblement nécessaire est fonction de la situation à la fois économique et sociale, sur des points fondamentaux, elle peut aller au-delà des seules forces révolutionnaires et même sociales-démocrates ( Le CNR rassemblait bien au-delà des révolutionnaires, et a permis des avancées stratégiques majeures qui structurent encore aujourd’hui la réalité française, avancées qui furent combattues tant et plus par une social-démocratie inféodée aux intérêts du capital et aux USA).
Il nous faut réexaminer la stratégie globale et ses variations au cours du temps. Le fil rouge de la stratégie communiste, c'est l'union, mais cette union revêt différentes formes et différents fonds suivant les moments historiques. Il nous revient d'essayer de comprendre cette dialectique.
Le Front populaire c'est un front de classe, on est au lendemain de la première guerre mondiale, le capital est ébranlé, les institutions sont faibles, le "cartel des gauches" a montré l'impasse du réformisme, conduisant à une tentative de coup d'état fasciste, la Classe ouvrière qui représente la force active du prolétariat est organisée. L'union se fait entre organisations de prolétaires, intégrant des revendications qui concernent l'ensemble de la société et que le développement économique (la productivité) rend crédibles. La victoire qui s'ensuit, pour courte et incomplète qu'elle soit va profondément bouleverser l'ordre social et sociétal du pays, journée de 8h, 40h, conventions collectives, délégués ouvriers, congés payés, augmentations générale de salaires de 7% à 15% suivant les cas, création d ela FSGT, du mouvement des auberges de jeunesses laïques (CLAJ), et conséquence aussi, la création de la SNCF qui donnera plus tard l'embryon du service public "à la française".
Le CNR n'est pas un front de classe au sens strict, c'est l'union avec une partie de la bourgeoisie de la partie avancée du prolétariat, la classe ouvrière organisée par le Parti Communiste (seule la classe ouvrière dans sa masse est restée fidèle à la patrie profanée écrira F. Mauriac qui n'a pas la réputation d'être un propagandiste communiste) qui paie l'essentiel du "prix du sang" en France et qui bénéficie de l'aura de la victoire de l'URSS qui sort vainqueur de cette guerre (exangue mais vainqueur). S'appuyant sur ce rapport de forces, la direction communiste, forte de l'appui populaire et de 2 , puis 5 ministres communistes va en très peu de temps, quelques mois, moins d'un an, donner un caractère de classe nettement marqué à la structure économique de la société farnçaise, service public, nationalisations (secteur public et nationalisé) EDF, GDF, SNCF rétablie, Charbonnages de France, sécurité sociale, statut de la fonction publique, retraite des vieux, Assistance publique... tout ça en quelques mois seulement...
- La culture enjeu de la lutte idéologique ;
- Ambition et routine ,
- Former, former, former,
- Penser la politique de façon stratégique,
- S’organiser en fonction des situations, ne pas se laisser enfermer stricto-sensu dans la légalité bourgeoise, créer les rapports de forces, afin de faire éventuellement évoluer favorablement ladite légalité. La Loi c'est l'expression d'un rapport de forces à un moment donné, elle n'est pas immuable.
- Rapport aux organisations de masse, syndicats associations. Le parti Communiste doit resserrer ses liens avec les différents syndicats et syndicalistes et être présent en tant que tel dans les luttes chaque fois que c'est possible. Le parti doit s'organiser partout où c'est possible dans les lieux d'exploitation, ou à proximité sans s'enfermer dans des schémas pré-établis. Ce qui est bon, c'est ce qui permet de faire de la politique de classe.
- Le Parti ,
- Le Parti communiste, parti de la classe des travailleurs (prolétaires) , du salariat,
- La jeunesse, la JC ,
- Une longue et prestigieuse histoire à mettre en valeur,
- Un Parti Communiste de notre temps,
- Une organisation efficace et unifiée idéologiquement,
- Des organisations de masse au plus près des réalités (être parmi les masses comme un poisson dans l’eau) .
Le communisme
Ce qui distingue une société d'une autre, c'est la façon dont les marchandises y sont produites et échangées. En effet, le moteur de l'hominisation (ce qui fait que ce grand primate hominidé devient humain) - en constante évolution - c'est le rapport à la nature qui l'entoure, et donc aussi à ses congénères lesquels font partie de la nature. Les contraintes liées à la transformation de l'environnement ont nécessité que les humains se constituent en société, et c'est le mouvement des forces productives qui, au fil de l'histoire structure les sociétés humaines, une société de métallurgistes ne peut être organisée comme une société de chasseurs-cueilleurs, même si à système technique donné, plusieurs types d'organisations sont possibles, ce ne sont que des variantes.
Se dire communiste, c'est donc se réclamer d'une société communiste en devenir. Il s'agit donc ici d'essayer de préciser ce qu'on entend par là, tout communiste doit pouvoir expliciter son engagement communiste.
Le mouvement des forces productives actuel nous propulse dans une société où tout ce qui est nécessaire à la vie humaine peut-être produit sans avoir besoin d'exploiter son prochain, de ce point de vue les sociétés de classes, pour nous, le capitalisme quel qu'en soit le qualificatif, libéral, étatique... est obsolète.
Le mouvement des forces productives actuel nous propulse dans une société où la puissance des humains sur la nature est devenue telle qu'un petit groupe d'hommes, voire des individus, peuvent mettre en cause la vie de l'humanité tout entière, de ce point de vue la propriété privée de ces moyens d'action sur la nature est obsolète et mortifère, la propriété privée des grands moyens de production et d'échange est un vestige du passé, de ce point de vue, le capitalisme quel qu'en soit le qualificatif, libéral, étatique... est obsolète.
Le mouvement des forces productives actuel nous propulse dans une société où la puissance des humains sur la nature est devenu telle que le capitalisme, dont le but est la réalisation du maximum de profit dans le minimum de temps, remet en cause tout l'environnement de la planète, écologique, social, énergétique... de ce point de vue, le capitalisme quel qu'en soit le qualificatif, libéral, étatique... est obsolète.
Le mouvement des forces productives actuel nous propulse dans une société où la puissance des humains sur la nature est devenue tel que la gestion rationnelle de l'ensemble des ressources de la planète nécessite d'être planifiée et pensée sur un terme long. De plus il y a urgence, les scientifiques pointent du doigt déjà les ravages du mode de production capitaliste qui est incompatible avec une gestion humaine des ressources de la planète. Le danger est grand et l'urgence majeure car l'inertie climatique et plus généralement environnementale, n'est pas à l'aune d'une vie humaine, pas même peut-être d'une civilisation; de ce point de vue, le capitalisme quel qu'en soit le qualificatif, libéral, étatique... est obsolète et mortifère.
Comme le note Engels dans L'anti Duhring la population active est massivement salariée, du fait, la bourgeoisie en tant que classe devient superflue, toutes les fonctions, tant de production stricto sensu que sociales, de service, sont assurées par des employés rémunérés, salariés; on peut sans dommage se passer de cette classe; de ce point de vue, le capitalisme ... est obsolète et est devenu massivement parasitaire.
Se dire communiste aujourd'hui c'est dans un premier temps combattre ces aspects du capitalisme, en en faisant prendre conscience aux différentes catégories sociales, car toute l'humanité est concernée, c'est-à-dire aller vers l'hégémonie intellectuelle -idéologique- et promouvoir une société communiste, c'est-à-dire une société qui ne soit pas basée sur l'exploitation de la force de travail humaine et qui ait un rapport rationnel à la nature. Ce faisant, un militant communiste doit pouvoir donner les grandes lignes, les lignes de forces, qui structurent son engagement.
Ce devrait être là le rôle des écoles de formation du Parti Communiste.
Sans entrer dans des détails qui ne sont pas de mise et susceptibles de changer en fonction des cultures et histoires de différentes civilisations, on peut tenter de dégager des caractéristiques d'une société communiste.
Le mode de production communiste ne peut être basé sur une économie de l'offre comme le mode de production capitaliste qui est basé sur une société du tous contre tous, chacun cherchant à s'enrichir indépendamment, voire au détriment des autres, et globalement au détriment de l'environnement. Le mode de production communiste doit être basé sur une économie de réponse aux besoins économe en ressources et consommation énergétique, une économie rationnelle donc, c'est-à-dire planifiée à différents niveaux et basée sur une automatisation de la production, libérant au maximum les hommes du travail aliéné pour redonner au travail son caractère de ciment de l'hominisation, en abolissant les classes sociales basées sur l'exploitation. Le communisme c'est la tension entre quand les usines tourneront toutes seules et dans le même mouvement, quand le travail sera devenu le premier besoin social de l'homme.
- Un monde à dimensions humaines ,
- La production des biens nécessaires est le moteur des sociétés, il s’agit de produire pour répondre à des besoins, pas dans le seul objectif de vendre et faire du profit, ça c'est parasitaire et avec 9 milliards d'individus, c'est mortifère;
- Ce sont les hommes (sui generis) qui font l’histoire, mais ils ne savent pas nécessairement laquelle...
- Service public des moyens de production et d’échanges stratégiques ;
- Développement contrôlé et orienté ;
- Une société durable et vivable ;
- La question du pouvoir ;
- La question du (des) droit(s) ;
- La culture ;
- Solidarité internationale et lutte pour la paix