Fessenheim de l’imposture à la forfaiture

  • Yvan Lavallée

 

Superphénix avec Jospin , Fessenheim et Astrid avec Macron, l’excellence française et l’avenir écologique et énergétiques mis à l’encan pour raisons électoralistes. Des présidents désavoués par  le peuple français, en mal de réelection vont démagogiquement chercher quelques voix auprès de ceux qui se disent écologistes sans jamais avoir été écologues, ni pour la plupart n’avoir ne serait-ce qu’un vernis scientifique.

Il nous faut sonner le tocsin ici, pour tenir 2 à 2,5° de réchauffement d’ici 2040, alors que l’augmentation de l’empreinte carbone per capita est de 6%, il est criminel de se priver aujourd’hui des outils de production d’énergie décarbonée que sont les centrales nucléaires.

Imposture

Imposture, en effet les arguments avancés pour la fermeture de la centrale sont fallacieux :

 

  • la centrale est vieille, elle a été conçue pour 40 ans , faux, les 40 ans c’est le temps escompté d’amortissement financier de construction de la centrale, elle produisait désormais à coût marginal et sans émission de gaz à effet de serre ;
  • les matériaux sont fatigués , faux, les inspections de l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire), inspections particulièrement minutieuses, d’autant plus aujourd’hui que les technologies d’investigation se sont améliorées, considéraient qu’elle pouvait encore fonctionner en toute sécurité pendant encore 20 ans ;
  • les contraintes de sécurité ont changé en 40 ans, vrai l’ASN en a tenu compte et a obligé EDF a renforcer considérablement le radier du cœur de la centrale et à ériger une enceinte de confinement depuis les catastrophes de Tchernobyl et Fukushima ;
  • la raison est écologique, Zazie saurait quoi répondre. La compensation de production de Fessenheim sera faite par une centrale au charbon, ce qui entraînera 1000 tonnes de CO2 lâchées dans l’atmosphère contre 0 T pour Fessenheim !

Forfaiture

Forfaiture[1] en effet. Le gouvernement n’est pas compétent pour exiger cette fermeture, la centrale ne lui appartient pas. La centrale n’a pas été payée par les impôts, mais par un emprunt national, remboursé depuis. Seule l’ASN est en mesure d’ordonner l’arrêt d’une centrale pour raisons de sécurité.

Il n’y a aucune rationalité à arrêter cet outil industriel amorti (ni ceux qui sont prévus comme à Tricastin ou ailleurs) qui fournit une électricité en abondance et de façon non intermittente dont la sûreté est indéniable et vérifiée par l’ASN.

Forfaiture encore en promettant la compensation des pertes d’emplois par la nécessité des emplois pour le démantèlement, les métiers et le nombre d’emplois nécessaires sur une durée sans commune mesure, tout ça n’ayant plus grand chose à voir.

Il est irrationnel d’arrêter la production d’une centrale sans avoir prévu une production équivalente, décarbonée elle aussi. L’intermittence des « énergies vertes » laissant planer plus qu’un doute sur la capacité à piloter la production et le réseau de distribution pour répondre en continu à la demande. La solution proposée de mise en route d’une centrale à charbon illustre l’inanité de la démarche.

De plus, les indemnités de fermeture anticipée prévues afin d’empêcher l’état de spolier les actionnaires, en particulier allemands et suisses donnent une idée du peu de cas qu’il est fait du bien public, bien commun.

Un choix démagogique et dangereux

Il s’agit là, comme je l’ai noté au début, de clientélisme électoral (lequel n’a pourtant pas servi à Jospin). On sacrifie le bien commun sur l’autel du vote de l’électorat « vert ». Le risque politique à ne pas le dénoncer étant que cela va bientôt, en toute logique du capital financier, s’étendre à l’électorat « brun ». N’oublions pas les leçons de notre histoire, le fascisme est un pur produit du capitalisme financier.

 

 

 

[1] Manquement grave à une parole donnée, à son devoir; trahison de la confiance d'autrui.

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